Le Choix Du Twitto : Parlons de Jay Killah avec @Morufux229 [News]
Nous sommes de retour aujourd’hui avec Morel (@Morufux229) qui nous parlera de son coup de coeur : Jay Killah.
JAY KILLAH, VINGT ANS DE REGNE SUR LE RAP BENINOIS
Connaissez-vous la légende d’Hercule qui a dû exécuter douze terribles travaux pour « se faire pardonner » d’avoir tué sa femme et ses enfants ? Figurez-vous qu’il a réussi ce tour de passe-passe parce qu’il n’avait pas à résumer à l’époque l’incroyable carrière du rappeur béninois Jay Killah dans un article de quelques mots. Si si.
De Dakar où il est né à ses premiers faits d’armes dans le rap béninois en 1999 avec son groupe Dhalaï-k, Jean Christel aka Jay Killah a de toute évidence toujours su qu’il badigeonnerait la musique béninoise de son talent. Déjà, en 2005, avec sa casquette d’auteur-compositeur, il sublime l’album « Faux frères, Vrais Jumeaux » du groupe Diamant Noir en composant plusieurs hits dont le titre « Bounce » , considéré comme la « Joconde » du rap béninois. J’exagère à peine.
A la suite de cette expérience, il lance plusieurs projets et glane quelques trophées majeurs qui finissent de convaincre ses pairs : Jay Killah est une perle rare. Alors qu’il met sur orbite l’Afropop au Bénin avec son crew, « Dr Jay » a le temps d’accompagner le rappeur Dibi Dobo dans sa carrière en composant plusieurs classiques de sa discographie. Wini Wini, c’est lui.
« XV : La Divine Comédie », son premier album solo, sortira dans la foulée. Le 15 Juin 2009. 15 titres, 15 thèmes, 15 artistes sur l’album. Un disque éclectique que j’ai découvert quelques années après sa sortie et qui n’a pas bougé de ma playlist depuis ce temps. Les Afrosuperstars de demain m’excuseront.
J’aurais voulu m’attarder sur chaque titre de cet album, vous parler longuement de « Parfum de Rébellion » qui, 10 ans après sa sortie, n’a pas pris une ride. Mais passons. Nous sommes le 22 Décembre 2011 et Jay Killah sort son deuxième album, « L’Arrhe de la Guerre ». Sans galvauder le sens prestigieux du terme « classique », chaque morceau de ce chef-d’œuvre en est un. Sous la bannière de l’Afropop, Jay Killah chante, rappe et éclabousse le hip-hop africain francophone de sa « vista ».
Mon coup de cœur ultime reste à ce jour, « Tom et Jerry », salué par la critique internationale et récompensé d’un prix « couleurs talents » sur RFI. Sur ce titre, Jay Killah démontre toute son aisance technique en faisant de « l’Egotrip » grâce à des comptines et des références de séries animées qui ont bercé l’enfance de ceux qui ont vécu. Les jeunes qui n’ont pas connu Benjamin, Rahan, Bugs Bunny ou les mystérieuses cités d’or, vous avez raté, c’était trop *kinda !
Enfin, Tom & Jerry ne se raconte pas. On l’écoute et on savoure.
Six albums plus tard, une douzaine de trophées dans les escarcelles et surtout vingt années de carrière au – très – haut niveau, Jay Killah a annoncé en Janvier 2019 qu’il rangerait définitivement son mic, cette année. Après un dernier projet. Un 7ème et dernier projet. Est-ce donc là, le signe que Jésus revient bientôt ?
Abla
15 février 2019 10 h 44 minSuper article, super hommage qu’il mérite totalement.