Le Blog de Mr Thomy : Les différentes mesures du succès dans la musique [Chronique]
Thomy n’a pas la langue dans sa poche et il est connu pour ça. Cette fois, il vient mettre les points sur les i concernant la définition du succès musical, et surtout sur ses outils de mesure. Ici, Thomy fait la distinction entre deux formes de succès dans la musique qui permettent de mesurer le « succès » au sens large du terme : succès critique et succès commercial. Pour rester à l’affût, abonnez-vous à sa page: Le Blog de Mr Thomy
Bonjour à tous,
Je vous avais promis une série d’articles, j’ai longtemps réfléchi à la plateforme où je pourrais publier mes écrits, je n’ai pas remarqué que le mois tirait à sa fin, finalement, j’ai choisi Facebook, il y aura moins d’illustrations mais vous êtes adultes, vous êtes initiés, tant que je ne basculerai pas au format vidéo, on va se gérer, ça me fera aussi du trafic.
Alors vous avez lu le titre, vous savez de quoi je vais parler mais laissez moi contextualiser le “bail” (relis un peu contexte-machin là 7 fois sans t’arrêter, c’est pour une étude).
Pour commencer, laissez-moi vous parler d’un récent événement : la sortie de l’album par le rappeur Mac Tyer, qui a suscité l’intérêt au Gabon (ou pas) en raison de la participation de Benjamin Epps, lauréat du .
Une apparition saluée par certains médias gabonais, #LaDoc disait même que l’artiste continuait sa route vers le succès, une affirmation qui m’a quand-même fait mal aux yeux . Mais au-delà de cet exemple, je souhaite aborder les différentes façons de mesurer le succès dans l’industrie musicale.
Le terme ̀ vient du latin signifiant ́ . Il n’existe pas de mesure universelle du succès, car il est relatif et malgré le battage médiatique autour de certains artistes, leur popularité peut être limitée à un niveau local.
Ainsi, je distingue deux formes de succès dans la musique.
On nous fatigue avec “La Ntcham domine le Monde” mais elle n’est même pas assez populaire pour faire apparaître le Gabon dans les charts de YouTube. D’un point de vue global et même régional, ce n’est pas un succès mais d’un point de vue local, c’est un véritable raz-de-marée. Ce n’est pas sur cet argument que je vais développer l’article, je voulais juste lancer une pique (je rime même, je suis mal bon).
Comme mentionné plus haut, le succès est une avancée, une issue heureuse, c’est donc assez personnel, la définition de la réussite peut-être associée à l’échec d’une autre personne.
Le succès commercial est souvent mesuré en termes de ventes d’albums ou de streams. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas toujours la rentabilité pour les labels. Par exemple, un album peut bien se vendre mais ne pas générer de profit en raison des coûts de production et de promotion élevés. C’est le cas lorsque le nombre de ventes ne couvre pas les dépenses engagées.
Je vais prendre un cas pratique, je suis à la tête d’un label, je signe un artiste et j’investis 2.5 Millions de FCFA pour la production et promotion d’un album.
Vu que cet artiste n’est pas hyper connu, je ne prends pas de risques en matière de prix, je décide de mettre l’album en vente à 2000f l’unité sur Gstoremusic et en fin d’exploitation, le projet vend copies,
Au vu des chiffres, de la certification (Gstore d’or) et des observations, l’album semble être un succès commercial.
Mais si on observe de plus près, il n’est pas forcément rentable pour le label car 2.5 Millions ont été investis. Faisons un calcul simple : 1075 x 2000 = 2.150.000F. Dans ces 2,1500.000 on retire la commission de la plate-forme qui peut s’élever à 40%, mais prenons 30%, cela représente 645.000F, il reste alors 1.505.000f à se partager entre l’artiste et moi.
L’album est donc, au vu de ses chiffres et du marché local un succès commercial mais il ne l’est pas pour le label qui subit une perte de plus d’1 Million de , ce qui est assez considérable et décourageant.
D’un autre côté, le succès critique se manifeste par les critiques des spécialistes de la musique (BweliTribe , bon c’est un peu tout hein, peut-être XXL au Mic et Troma.. Ah non surtout pas eux). Ils évaluent la qualité artistique d’un album en analysant divers aspects tels que les paroles, la production et les collaborations. Un album peut être un succès commercial mais être critiqué pour sa qualité artistique, et vice versa.
Si certains labels ont adopté la formule des articles sponsorisés pour augmenter le capital sympathie de leurs artistes, la critique doit demeurer le reflet de la pensée d’un média.
Le critique est donc celui qui a le don, le pouvoir et/ou la capacité de juger une chose à sa valeur, de discerner les mérites et les défauts. Dans le cas de l’industrie musicale, on (les artistes et une partie du public) mise surtout sur la crédibilité et il faut dire qu’en général, n’est crédible en matière de critique que celui qui a remporté un Grammy Award, qui a déjà eu un gros cachet (kho dans le game personne ne brasse plus que nous), qui a fait des scènes avec des artistes de renom ou qui a plus de 30 ans dans l’industrie (même sans apport).
On va reprendre notre cas pratique mais cette fois on ne se concentre pas sur les chiffres, plutôt sur la forme et le fond.
L’opus a 13 titres, des médias tels que #BweliTribe, #WazeMusic, Deconfinés Podcast se mettent à l’écoute, décortiquent morceau par morceau : Le choix des musiques, les lyrics, le mix, les featurings, tout est passé au peigne fin et le résultat tombe : “Peut mieux faire”.
Il n’est pas “nul”, mais il ne s’inscrit pas dans la durée et surtout il n’est pas à la hauteur de son succès commercial, ce n’est donc pas un succès critique car les spécialistes détestent..
En fin de compte, chaque artiste et label définit son propre succès en fonction de ses objectifs et de ses valeurs.
La question de moi : La participation de Benjamin Epps dans l’album de Mac Tyer est-il synonyme de succès ?