Le Choix Du Twitto : Parlons de « Genesis de Sensei » avec @Baluro_ [News]

Le Choix Du Twitto : Parlons de « Genesis de Sensei » avec @Baluro_ [News]

Notre dernier Choix du Twitto remonte à quelques semaines, @AndyMarvine nous parlait de Femelle 2 de Tiss Warren Jazz. Nous revenons aujourd’hui avec Ludovic qui nous présentera Genesis de Sensei.

« Le makossa n’est pas mort, vive le rap camerounais ! »

Les premières notes sont festives. Une ambiance de début d’une grande et belle cérémonie, une musique inaugurale d’un bal mondain, comme un air d’ouverture d’un festival populaire de musique. Le saxophone est au point. Ah… Manu Dibango, que tu nous manques ! Mais là, d’entrée de jeu, on aperçoit ta silhouette, on te ressent. Peut-être est-ce un hasard, ou un choix de maître. 

Dès le début on ressent toute la beauté du son camerounais : un son iconique, sans chauvinisme. Nous sommes aux portes de la genèse d’un projet qui veut être écouté et convaincre. Bienvenue dans « Genesis », de Sensei.

Pas de chants, que des beats, de la musique sans les mots. La beat-tape de Sensei à l’assurance du pirate rookie qui veut devenir le roi des pirates. Cette prétention commence avec « Wasa », le premier titre du projet. Mais avec un tel départ, tiendra-t-il jusqu’au bout ? A la suite de ce premier beat, la chaleur redescend doucement. Par moment on sent le maître se balader, comme Alice au pays des merveilles. Au fil de ses voyages, malgré les détours et les arrêts en terre musicale étrangère, on croirait entendre ceci : « Le makossa n’est pas mort, vive le rap camerounais ! »

« Genesis » sonne tel un hommage à ce qui était et continue d’être et d’inspirer tous ceux qui s’y intéressent. C’est une âme nouvelle insufflée aux corps des anciens, pour que les anciens demeurent mais dans un corps nouveau. L’artiste ne se limite pas au passé, car la vie c’est devant, et dans cette vie le rap existe. On est donc là, dira-t-on sans trop se compliquer, entre traditions et modernité, pour le plus grand bien d’un art qui, au Cameroun a besoin d’être bien lustré afin de briller.

Cette beat-tape est mon premier coup de cœur de l’année. Elle m’a fait penser à la dernière beat-tape de Sango, intitulée « Shango ». Il me revient que, au moment où j’écoutais ce projet (à découvrir ici), je me suis dit que c’est exactement ça que nos beatmakers (au Cameroun) n’arrivent pas vraiment à faire. Ou du moins, ils ne s’investissent pas assez dessus.
A préciser que Sango est un américain (noir) indiscutable, qui a su faire d’excellents cocktails de beats avec les sonorités africaines : celles d’avant, de nos parents et grands-parents, ramenées à l’ère d’aujourd’hui.

C’est à peu près la même chose avec « Genesis ».  Sensei n’a pas le niveau de Sango. Comme dit précédemment, il a la prétention de vivre dans les hauteurs. Avec ce projet, on voit presque des ailes qui lui pousse. Pourvu qu’elles arrivent à maturation, afin qu’il puisse bien s’envoler, et ne pas se les brûler. Pendant que j’observe tout ça, faites un tour sur Audiomack pour écouter sa beat-tape, c’est par ici 👉🏾 https://audiomack.com/sensei-133/album/genesis

 

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