Ssologod : « Voldemort possède 7 Horcruxes, comme le nombre de morceaux de l’EP » [Interview]

Ssologod : « Voldemort possède 7 Horcruxes, comme le nombre de morceaux de l’EP » [Interview]

Ssologod est un jeune artiste gabonais  que nous avons lancé sur la scène médiatique dans les tous débuts de Bwelitribe. Puis après une pause de sa part, nous le retrouvons faisant un carton sur les réseaux sociaux grâce à sa série de freestyle « Un mois, un durag ». Il enchaîne les collaborations de bonnes factures (comme sur l’EP de la jeune Lewa).  Ssologod a le vent en poupe, lui à qui il était reproché, à une époque, de ne pas être assez présent, il vient avec l’idée de faire imprimer son nom dans toutes les têtes. Il vient de sortir son EP de 7 titres « HRCRXX » (en vous en parlait ici) et nous avons  posé par la suite quelques questions pour qu’il nous en dise plus sur ce nouveau projet…Rien que pour vous. Bonne lecture !

Bonjour Ssolo, tout d’abord félicitation pour le très bon projet « HRCRXX » sortie ce 31 juillet. Et merci de nous accorder ton temps pour répondre à nos questions. Premièrement, comment vas-tu ?

Je vais super bien, ma vie est toujours en roue libre mais je ne ferais pas de musique sans ça donc je considère que ça va. 😀

Pourquoi ce fameux changement de nom ?

C’est vrai que je n’ai jamais vraiment expliqué pourquoi le changement. SSOLOGOD est une contraction de « Ssolo », une partie de mon nom de famille et « god » pour l’aspect transcendant, celui de la liberté de création que j’hérite de notre créateur. J’ai eu besoin de changer mon ancien nom (ABS) pour bien marquer la différence entre cette période où j’étais hyper jeune et me cherchais en sortant des EP par ci et par là, tout n’est pas à jeter dans cette époque, j’en garde l’expérience « Abat-Nuit », mais j’ai grandi et ouvert d’autres portes de mon esprit depuis.

 

 

Qu’est-ce que ça fait de sortir un projet ? Sur le plan personnel et au regard des fans ?

Dans mon cas, le sentiment est étrange. A la base, je n’avais pas prévu de sortir un projet, je comptais passer l’année avec mes Durag Freestyles et un rythme d’un morceau par mois mais l’EP s’est imposé presque tout seul. Le concept, l’attente de ceux qui m’écoutent, le nombre de morceaux que j’avais en trop, tout était là pour ça. Et pour les « fans » (j’aime pas ce mot, ils sont bien plus), les retours sont toujours aussi encourageants et solides, et j’ai réussi à donner quelque chose capable de plaire même à ceux qui ne m’écoutaient pas, j’en suis pleinement satisfait.

Tu avais dit que tu devais arrêter, pourquoi ce retour ?

J’ai dit ça dans une période où c’était très flou dans ma tête, je pensais mériter une autre situation. Puis je me suis posé et j’ai compris que je devais arrêter de me plaindre alors que ma carrière n’avait même pas vraiment commencé. Aujourd’hui ma musique est dans une démarche bien plus professionnelle, avec de vrais objectifs, une meilleure direction artistique, je sais où je vais et je n’ai plus aucune raison d’arrêter. Pas avant un disque d’or.

Que veut dire HRCRXX ? Pourquoi un nom aussi compliqué ?

HRCRXX est une contraction du mot « horcruxe« . Dans Harry Potter, c’est un sort qui scelle une partie de l’âme d’une personne ne désirant pas mourir. Si elle meurt, la partie de son âme restée dans un objet ou un être humain lui permet de survivre. Pour réaliser ce sort, il faut commettre un meurtre. Dans la saga, Voldemort possède 7 Horcruxes, comme le nombre de morceaux de l’EP, et chacun d’entre eux parle d’un sujet qui pourrait pousser des êtres humains à tuer : l’argent, l’amour passionnel, la perdition, l’aspiration à la liberté, entre autres.

Tu as sortie énormément de concepts, quelles sont tes inspirations ?

Je m’inspire d’absolument tout. Je pars du principe premier selon lequel ma vraie qualité n’est pas de transmettre un vécu particulier, parce que je n’en ai pas forcément, mais plutôt de montrer une autre façon de formuler les choses. J’utilise donc différents univers et références dans des films, livres, légendes urbaines et compose ma propre musique de tout ça. A ma façon, je modélise les différentes choses qui se déroulent dans ma vie et leur donne forme dans ma musique avec tout ça, c’est ma façon de créer de l’image sans clip.

Vu tous tes concepts et inspirations, pourquoi un EP et non une mixtape ?

A cause des fans qui me harcèlent. J’étais prêt à ne rien sortir et me contenter de singles jusqu’à un projet qui serait plus concret, plus profond. Mais j’ai vraiment senti que je suscitais un peu d’attente donc j’ai préféré suivre cet élan. Je ne vais pas trop parler de mon projet suivant pour éviter un mauvais karma, mais ce sera une mixtape.

Raconte-nous en quelques lignes comment a émergé l’idée de ce projet ?

Le déclic pour le projet est dû au morceau GODDESS. Je l’ai écrit et enregistré en environ 3 jours pendant le mois dernier, et j’avais bien trop envie de le sortir. Puis j’ai fouillé mon disque dur et trouvé des démos que j’ai refaites en une semaine environ. Puis j’ai pris la température sur Facebook pour voir qui serait réactif et ça a été immédiat. Le hasard fait tellement bien les choses que le concept HRCRXX s’est installé directement : la date, le nombre de morceaux, tout semblait écrit, je n’avais même pas le choix 🤣.

Quel est le morceau dont tu es le plus fier ?

Tous les morceaux sont ancrés de quelque chose d’assez fort qu’il fallait que j’exprime mais celui qui m’a le plus libéré était sûrement BLACK PEARL. J’ai écrit le morceau très vite en période post-rupture avec toute la rancœur du monde.

Quel est ta punchline préférée dans ce projet ?

« J’parle pas fang, j’parle pas chinois » dans GODDESS.

GODDESS feat. Ana (produit par Scandi & SHRN)

« J’ai écrit, enregistré et mixé « GODDESS » en trois jours il y a environ 1 mois. Après avoir fait ce morceau j’ai arrêté d’enregistrer quoique ce soit, j’ai rassemblé des morceaux mixés qui devaient sortir plus tard et j’en ai fait un EP après un tri qui m’a pris vingt minutes. Pour écrire « GODDESS » je me suis inspirée de trois filles pour en faire ce qui s’apparenterait à une déesse, pas dans le sens religieux mais dans la dimension de contrôle que cette femme a sur sa vie et son mental. Une femme qui s’accepte et qui s’aime. »

Quels sont tes influences ?

Pour en faire une liste vraiment réduite, je dirais que je suis influencé d’abord par Kanye West, Pink Floyd, Nirvana, Daft Punk et Tyler The Creator. C’est ma liste la plus réduite possible, parce que j’écoute d’absolument tout. Mes influences vont au-delà de la musique, par exemple, les films de Quentin Tarantino sont des œuvres qui m’inspirent beaucoup.

La direction artistique a énormément changé depuis ABAT Nuit, pourquoi ?

Le savoir, tout simplement. Quand Abat-Nuit est sorti, j’avais 15 ans. Depuis, j’ai ouvert mon esprit et découvert dans tout ce que j’ai pu voir, écouter ou lire une autre façon de voir les choses. Ma direction artistique a juste évolué avec moi, j’avais besoin d’intégrer dans mon art tout ce que j’ai appris de celui des autres.

Avec qui travailles-tu ?

Je m’enregistre seul, dans mon home studio. La majeure partie du temps je me charge aussi du mix. Il m’arrive aussi de composer mes instrus. J’essaie d’être touche-à-tout pour pouvoir m’affranchir le plus possible d’une aide extérieure. Mais mes gars de Kosner ne sont jamais loin.

Ça tombe bien, parles nous de Kosner ?

C’est un collectif artistique né en 2015 sur une idée de mon pote Wavy. On est à peu près une dizaine répartis entre le Canada, le Gabon, l’Angleterre et la France, notamment Paris. Plusieurs formes d’art sont représentées : Kani Rey devient un jeune cinéaste, Christian Nze fait de la photographie, Ivy et Jacuzzi viennent de lancer sur le marché la marque SNOT (@snotwear sur insta) dont ils sont les principaux designers, beaucoup rappent, d’autres chantent, dessinent et peignent. On n’a pas été extrêmement actifs en tant que collectif mais tous nos efforts personnels doivent servir au rayonnement du collectif entier. On est tous présents quand l’un des membres participe à un événement important, comme à mon concert sur Paris la semaine dernière. C’est une équipe soudée qui espère faire parler de son art avant de faire parler d’elle.

Est-ce que, enfin, on aura un clip au compteur ? Au fait, pourquoi il y’en a toujours pas, y’a-t-il une raison particulière ?

Je peux rater un son, mais pas un clip. C’est un projet sur lequel on investit beaucoup de temps, d’argent et d’espoir et je manque toujours d’un des trois, c’est la seule et unique raison pour laquelle il n’y en a pas encore. Mais ça viendra, je ne vais pas enchaîner avec le prochain projet avant d’avoir réalisé des clips de celui-là.

Comment comptes-tu te faire encore plus connaitre ?

Vous verrez !!!

Quelle est ta démarche créative ?

Ma démarche créative est de créer mon univers propre dans mon art tout en le nuançant de projet en projet. Prendre un parti pris ne me servirait à rien, mes projets à partir de HRCRXX doivent être perçus comme des bordels organisés, des viviers d’influences et ne pas tomber dans la facilité. Je me prendrai toujours la tête à développer des concepts, chacun d’entre eux fera naître sa propre morale, son propre penchant et son propre point de vue sur ma propre personne.

Quels sont tes objectifs à court terme ?

Arrêter les études après un diplôme universitaire en espérant que j’aurai déjà presque percé quand j’y serai. J’ai besoin de me libérer du poids d’un emploi stable ou de cours à apprendre pour pouvoir approfondir dans ma création. Puisqu’on me martèle de « tu vas percer, j’ai confiance en ta musique », je vais enfin me mettre à y croire.

Un artiste 241 avec qui tu voudrais collaborer ? faire un projet ?

 Ndong Mboula !!! Je le dis avec tout le sérieux du monde. C’est un des héros de mon enfance. Personne ne comprendrait cette collaboration à part nous deux.

Pourquoi nos lecteurs doivent écouter ton projet ?

Parce que ma maman a dit que j’étais le meilleur.

Ssolo, MERCI !!!

 

HRCRXX est disponible sur Soundcloud et bientôt sur Spotify. Vous pouvez liker et partager également la page Facebook de l’artiste pour ne rien rater.

Commentaire:1

  • Tidy MOS

    11 août 2019 23 h 06 min

    « Il faut croire en soi-même et ne jamais quiconque nous dicter notre conduite »…
    On y croit dur comme fer!

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